Cela explique peut-être la raison de toute cette passion envers le 3e escadron.
L'excellence de cet escadron n'était pas due qu'aux mérites de ses trois commandants1, mais tous ceux qui avaient le privilège de l'ancienneté2 et respectaient la ligne fixée par le commandant de l'escadron.
Dès le début de l'existence de cet escadron, le capitaine de cavalerie Zawisza y avait fait respecter l'ordre et la discipline. Celle-ci fût scrupuleusement suivi par les commandants des pelotons3 et le chef de l'escadron Boryna.
Le capitaine de cavalerie Zawisza partit4, mais dans l'escadron rien ne changea, l'objectif d'excellence qu'il nous avait indiqué resta prioritaire.
En ce qui concerne l'attitude des autres soldats envers le 3e escadron, c'était pour eux une punition s'ils s'y trouvaient transférés en raison d'une faute. Les surnoms attribués aux hommes de cet escadron étaient nombreux. On les surnommait avant tout "burakami"5.
D'où venait ce surnom. Et bien, le capitaine de cavalerie Zawisza avait de jeunes officiers qui surveillaient avec attention l'escadron et guettaient toutes ses défaillances.
Kazimierz Duda - Chroniques de guerre - Première moitié de l'année 1942 - Page 9
1 Le lieutenant Kazimierz Duda, le capitaine Marian Kochanowski et le major Andrzej Szajowski .
2 L'ancienneté - un privilège accordé aux officiers dans l'armée polonaise. L'ancienneté distinguait un officier en lui donnant non seulement des prérogatives en cas de guerre mais aussi une haute position en usage dans la société en temps de la paix.
3 Le sous-lieutenant Mieczysław Janikowski, le sous-lieutenant Tadeusz Walicki, le sous-lieutenant Henryk Bogdanowicz.
4 Fin juillet 1942, volontaire pour rejoindre le corps d'armée du général Anders, suite à des désaccords avec le colonel Grudzinski.
5 Note du traducteur : littéralement "Betteraves", un surnom péjoratif que l'on peut rendre en français par "bouseux" ou "pedzouilles" ou encore "ploucs".
Traduction : Helena Dudziak - Maria Sawicka - Steven Duda