Notre artillerie a soutenu l'assaut de l'infanterie avec des tirs précis sur la forêt de Quesnay. Ce soir-là, la forêt a été conquise sans tirer un seul coup de feu car toute la zone n'est plus que débris. Le sol est jonché de cadavres qui se décomposent et dégagent une puanteur insupportable. La forêt devrait être brûlée pour prévenir une épidémie.
La défense de l'ennemi ayant cédé dans ce secteur, les bataillons ont reçu l'ordre d'avancer sur la droite de la ligne Caen-Falaise et d'occuper cette localité. Nous avançons sans grands efforts.
Les éclaireurs sont arrivés aux frontières de la ville de Falaise.
On parle tout le temps de notre rapprochement des troupes américaines, mais on ne les voit toujours pas. La poche dans laquelle nous enfermerons les allemands se referme lentement.
Le soir du 15, la division a été transférée sur l'aile gauche du Corps1, à notre grand regret. Le redéploiement s'est déroulé sans problème. La nuit nous avons traversé la rivière le Laizon aux environs de la localité de Sassy.
Le 17 août, la division a traversé La Dive au niveau du village de Jort, sur le pont construit par le génie à la place de celui que les allemands avaient fait exploser.
L'aviation allemande nous a bombardé après nous avoir éclairé avec des fusées. J'ai souffert d'une paralysie partielle et temporaire des jambes, à cause de l'explosion.
Kazimierz Duda - Chroniques de guerre - 14 au 17 août 1944 - Page 60
1 2d corps de la 1re armée canadienne.
Traduction : Helena Dudziak - Maria Sawicka - Steven Duda